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 Sujet du message: La complainte du pernambouc...
MessagePosté: 12 Déc 2007, 03:36 
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Inscription: 15 Nov 2007, 20:20
Messages: 28
Localisation: banlieue de paris
Je suis en train de m'acheter une viole...et nécessairement ....un archet!

...comme tout à chacun (well, du moins je l'espère pour les générations futures si ce n'est pas trop tard...courage les jeunes!)....je tente dans mes actes de tous les jours de contribuer à la survie des autres espèces vivantes outre mes contemporains humains (sauf les moustiques!!!)...

aussi je me suis rapidement confronté aux essences de bois utilisées par nos amis archetiers...sans parler de la nacre de l'ivoire dont les origines sont toujours difficile à traçabiliser (un peu comme l'étiquette de la côte de boeuf achetée au super du coin...)...dont je reparlerai dès que j'aurai effectué les recherhces nécessaires...mon attention s'est pour l'instant arrêtée sur le pernambouc...

Le pernambouc, espèce menacée

La peur est facile à comprendre. Sa source? L'approvisionnement en pernambouc, ce bois rare et exotique importé uniquement du Brésil qui entre obligatoirement dans la composition de ces archets modernes depuis qu'un certain François-Xavier Tourte, père de l'archèterie moderne, leur a donné vie. C'était au XVIIIe siècle, en France.

Depuis le 13 juin dernier, cette matière première incontournable, prisée pour sa densité, sa robustesse, son élasticité et surtout sa capacité unique à faire voyager le son, a en effet été inscrite à l'annexe II de la Convention sur le commerce des espèces de flore et de faune sauvages menacées d'extinction (Cites), l'organisme international qui gère le grand livre des choses de la nature à préserver, pour elles-mêmes et pour les générations futures. Les membres se sont réunis à La Haye, aux Pays-Bas, pour décider, entre autres choses, du sort de ce bois.

Désormais placé pas très loin de la souris marsupiale, de l'éléphant du Botswana, du singe Tamarins et du prunier d'Afrique, le Caesalpinia echinata -- c'est son nom scientifique -- va voir en effet son commerce international largement ralenti par cette disposition qui complique de facto l'accès à ce bois. Et forcément, devant cette menace, les archetiers du monde entier, principaux consommateurs de pernambouc, vibrent à l'unisson.

«Ce n'est pas une surprise dans le milieu, mais c'est tout de même un coup dur, résume André Lavoye, célèbre fabricant d'archets au Québec. Nous savions que cela allait arriver. Le pernambouc est en danger depuis longtemps [le Brésil l'a en effet déclaré «espèce menacée d'extinction» en 1992]. Là, nous sommes devant le fait accompli. Nous attendons maintenant de voir comment les choses vont aller.»

Un habitat menacé

La mesure de protection était incontournable. Sous la pression de l'agriculture, de l'urbanisation mais aussi celle de l'industrie de la musique et anciennement de la teinture -- le pernambouc donne un rouge désormais oublié en raison de sa fugacité --, la Mata Altantica, la forêt côtière atlantique brésilienne où cette essence prend racine dans le monde, a perdu sans cesse du terrain depuis le XIXe siècle.

Aujourd'hui, avec une superficie de 100 000 km2, cette forêt pluviale aux sols sablonneux et argileux, n'a plus que 8 % de sa taille originale. Et ce recul menace du même coup la survie du pernambouc, un arbre de la famille des légumineuses, à la croissance lente, dont «les populations connues sont petites et dispersées», indique le Brésil dans les documents soumis à la Cites.

Sous la protection de la Convention, ce bois ne pourra à l'avenir plus sortir du pays qu'au compte-gouttes et avec un certificat de l'exportateur et de l'importateur garantissant qu'il provient d'une plantation qui respecte les principes de prélèvement durable. Plutôt que d'espèces sauvages dont la conservation du matériel génétique serait compromise.

«C'est très contraignant», dit Louis Bégin, un autre grand archetier du Québec, désormais versé dans la fabrication d'archets baroques, qui n'utilisent pas du pernambouc mais plutôt du bois d'amourette, une essence d'acacia, elle aussi exotique mais moins menacée par la déforestation. «Nous avions peur que le pernambouc soit placé à l'annexe I de la Cites, ce qui aurait été problématique, puisque les archets modernes des musiciens, qui voyagent beaucoup, n'auraient plus pu traverser de frontières sans une ribambelle de documents.»

Ce risque a été écarté. Mais il ne rend pas forcément les fabricants d'archets euphoriques, eux qui sont désormais tout de même placés devant une tout autre réalité. «Les nouvelles dispositions de la Cites vont avoir un impact significatif sur notre pratique, dit Serge Sioufi. La sélection de bon bois de pernambouc [comprendre: avec un indice de transport du son, mesuré en lucchi, élevé] va se réduire considérablement. Il va falloir payer plus cher pour avoir de la qualité... quand, bien sûr, on va être capable de la trouver.»

Revoir les traditions

Dans ce contexte, l'idée de mettre la main sur un bois de substitution au pernambouc se fait forcément de plus en plus criante... même si elle ne trouve pas toujours écho dans l'univers plutôt conservateur de la musique classique où les traditions peinent à être remises en question. «L'archet moderne standard est en pernambouc depuis plus de 200 ans, résume M. Sioufi. On cherche une autre essence qui aurait les mêmes propriétés depuis tout ce temps-là, mais on n'a encore rien trouvé qui puisse être accepté massivement par les musiciens», des êtres certes sensibles mais pas aux changements dans la composition de leurs archets.

Devant ce dilemme, les archetiers ont donc préféré dans les dernières années soutenir la production d'un pernambouc plus écologiquement responsable au Brésil. Comment? Par l'entremise d'une association, l'IPIC (International pernambuco conservation initiative), dont la mission est de préserver ce bois, qualifié de bois de fer en raison de sa dureté, tout comme son habitat naturel. «Au début des années 90, les archetiers ont eu peur et ils se sont découvert le pouce vert», résume André Lavoye.

Désormais, près de 80 % de ces fabricants d'archets du monde entier versent 2 % de leurs revenus à l'IPIC qui, sur le terrain, organise la riposte avec la plantation dans les dernières années d'environ 500 000 arbres dans la seule zone au monde propice à son développement. Des programmes de sensibilisation au respect de l'arbre, pour l'avenir de leur profession, ont également été mis en place.
http://www.ipci-comurnat.org/fre06.htm

En marge toutefois de ces mesures de conservation et de multiplication du pernambouc d'élevage, les exportations de bois sauvage, reconnu généralement de meilleure qualité par les orfèvres de la baguette pour faire chanter les violons, violes, violoncelles et basses, se sont multipliées dans les dernières années. Devant la menace, désormais bien concrète, d'une inscription du pernambouc à l'annexe II de la Cites, souligne Louis Bégin.

Les Chinois s'y mettent

Étrangement, la Chine aurait participé massivement à cette récolte. Même s'il est difficile d'évaluer les stocks que l'empire du Milieu posséderait, «on commence à voir apparaître sur le marché des archets en pernambouc fabriqués là-bas, dit M. Sioufi. Ils ne sont pas signés [un gage de qualité dans le monde de l'archet] et sont vendus à des prix défiant toute concurrence», soit à peine plus cher qu'une planche de pernambouc brute. «Mais pour des raisons éthiques, plusieurs luthiers refusent heureusement de les vendre.»

Outre la Chine, les vieux archetiers aussi, installés principalement en France, en Allemagne, en Italie, aux États-Unis et un peu au Canada, ont fait des réserves, dans les dernières années, afin d'assurer la pérennité de leur commerce ultraspécialisé. «Dans mon cas, j'ai de quoi produire des archets pendant 15 ou 20 ans», dit Louis Bégin qui a d'ailleurs transmis «cet héritage» à son fils Emmanuel, autre nouveau venu dans le monde de l'archèterie montréalaise.

Bien sûr, tous les archetiers ne sont pas logés à la même enseigne. «Et les jeunes sont les plus vulnérables», devant la nouvelle configuration sur l'échiquier du bois de pernambouc, ajoute-t-il. Une nouvelle donne qui laisse d'ailleurs croire à M. Bégin que si cette essence est menacée, elle risque également de «faire des nouveaux archetiers une race également en voie d'extinction», dit-il. Et contrairement au bois qui les fait vivre, ces orfèvres de la musique n'ont pas encore trouvé de Convention pour les protéger(extrait de : http://www.ledevoir.com/2007/08/28/154857.html )

...bien ..pour ma part je n'achèterai pas d'archet en pernambouc à moins que je ne sois certain qu'il vient d'élevage...
Qu'aurait donc pensé François-Xavier Tourte s'il avait su qu'il serait un jour à l'origine de la disparition d'une espèce...et a fortiori des archetiers...c'est à se demander comment l'on faisait avant le pernambouc...
y'a un crénau...l'archet sans bois menacé, ne venant pas de coupes sauvages ou non respectueuses de l'environnement...ou de bois uniquement français...de bois locaux fruitiers, de l'if ( utilisé en archerie), du frêne, du mélèze...
Demandons à nos archetiers et luthiers s'ils adhèrent au label:FSC
http://www.greenpeace.fr/foretsanciennes/bois.php3

pour ce qui est de l'amourette...
Toutes espèces ligneuses confondues, la forêt guyanaise recèle 1 100 espèces dont environ 125 sont potentiellement exploitables. A ce jour, seules 1 0 espèces sont régulièrement exploitées dont trois représentent 80 % des volumes : angélique, gonfolo et grignon. Il faut remarquer par ailleurs la présence de plusieurs espèces de bois précieux : amourette, satiné-rubané et bois serpent. L'exploitation permet à l'heure actuelle de ne retirer que 5 à 10 m3 par hectare du fait de la grande hétérogénéité de la forêt dont les caractéristiques ne sont ni connues ni, jusque là, étudiées.
(extrait : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i1477.asp )
...l'amourette également en sursis?.....

doit on parler de l'ébène?...les bois des Diospyros.
ces bois sont recherchés pour l’« ébénisterie », la menuiserie de luxe, la marqueterie, le tournage, la lutherie. Ils font l’objet d’un commerce particulier, mais une exploitation intensive en plusieurs régions a diminué considérablement les possibilités d’approvisionnement....cela ne rapelle t il pas quelque chose...


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MessagePosté: 12 Déc 2007, 11:23 
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Inscription: 06 Oct 2005, 14:01
Messages: 374
Localisation: Paris
Bonjour,
En fait le plupart d'archetiers que je connais sont très éco. En plus on a des archets en ivoire, mais l'ivoire de Mammouth! Cela s'appelle vraiment de la musique ancienne je dirai :lol:
En fait ils ont trouvé des bêtes gelées dans la Siberie et ailleurs et comme les mammouths ne sont plus une espèce protégée ou ni une espèce tout court on en profite!
L'archet de dessus de Rodriguez que j'ai mis en vente dans la rubrique petites annonces :

http://forum.violedegambe.org/viewtopic.php?t=399

a un bouton et hausse en mammouth...

Regardez ici par exemple :

http://www.archets-poidevin.com/atlo.html

le troisième archet =

Archet baroque du milieu du XVIIIème siècle, baguette cannelée en amourette, hausse en ivoire de mammouth, poids : 60-62g.


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MessagePosté: 12 Déc 2007, 15:03 
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Inscription: 15 Nov 2007, 20:20
Messages: 28
Localisation: banlieue de paris
en effet l'ivoire de mammouth est une très bonne alternative à l'ivoire d'éléphant...et pourquoi pas aussi y mettre de l'ivoire végétal...


Tagua ivoire de palmier

sur le site de solange chivas , elle explique que l'on peut aussi utiliser de la corne ou de l'os!...


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